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obroutcheff (sa biographie, etc...)
16 janvier 2013

quelques extraits

Quelques extraits

 ...page 128 : Cependant, le contexte politique allait contraindre les deux pays à s’accorder un appui réciproque. La France, en butte à l’hostilité de l’Angleterre et de l’Allemagne, était sans défense en Europe. La Russie était en conflit avec l’Angleterre au sujet de l’Afghanistan et avec l’Autriche à propos de la Bulgarie. L’Empire Germanique, allié à l’Empire Austro-Hongrois, inquiétait la Russie. Lors de la défaite française de 1871, le Prince Gortchakov, Ministre des Affaires Etrangères du Tsar, voyait dans la victoire allemande et la transformation de la Prusse en puissant empire une menace pour la Russie. Lorsqu’en mars 1892, l’Ambassadeur Montebello présenta  un mémorandum à Saint Petersbourg, le Tsar aurait déclaré : « Nous devons être prêts à attaquer l’Allemagne pour qu’elle n’ait pas le temps de battre la France avant de se tourner contre nous. Nous devons tirer les leçons des erreurs du passé… »

 Aux impératifs de sécurité, allaient s’ajouter de puissants intérêts économiques : dès la fin de la décennie 80, le marché financier français  ( La France, c’est la caisse : le 11 décembre 1888 est ouverte à Paris la souscription du premier  Emprunt russe  à 4% ) devient sa principale source de prêts et de crédits « inépuisables » car les Allemands n’avaient pas confiance. Le Chancelier Bismarck estimant que la Russie allait à la banqueroute, refusa d’assurer les emprunts russes sur le marché de Berlin.

La France qui recherchait une alliance politique et militaire, …. 

...page 130 : La Comtesse de Loines in « Les coulisses de la diplomatie » écrivait : « Mais il faut le dire et le redire : ces trois personnages, le Tsar , la Tsarine et leur fidèle Obroutcheff étaient seuls, peut être en Russie, disposés à une alliance avec les français, car presque tous les Grands Ducs et derrière eux, toute la Cour, étaient sinon tout à fait hostiles, du moins opposés à un projet de cette sorte, et la note de leurs opinions et de leurs discours était la note allemande qu’avait donné l’Empereur Alexandre II ».

….Page 192 : Le Chancelier allemand von Bülow considérant les relations supposées de Dreyfus avec les Russes fournissaient un excellent argument : pourquoi intervenir dans une affaire qui concernait le traité d’alliance entre la France et la Russie ?

            La « Légende russe » restait dans le domaine de l’hypothèse mais le Général de Boisdeffre, Chef d’Etat-major général de l’Armée française, dont le nom avait été évoqué à plusieurs reprises au cours du procès, démissionnait de ses fonctions en 1898. Qu’en avait conclu le Général Obroutcheff ?

…page 157

Le Corps Expéditionnaire Russe en France 1916-1918

       Le rôle de la Russie Impériale dans la Grande Guerre est, relativement, peu connu et mérite d’être brièvement rappelé. En 1891, sous le règne de l’Empereur Alexandre III, la France et la Russie s’engagent à se porter une aide réciproque en cas d’agression d’une tierce puissance.

        L’Empereur Nicolas II confirme l’alliance, lors de son voyage en France en 1896 et le Président Félix Faure, en Russie, en 1898.

      Conformément aux plans établis, dès le début des hostilités, en août 1914, la Russie, avant même que la mobilisation ne soit terminée, lance une offensive en Prusse Orientale, ce qui oblige les Allemands de transférer deux Corps d’Armée à l’Est, mais qui amène des pertes russes importantes. Rappelons les nobles paroles du Maréchal Foch : « Si la France n’a pas été effacée de la carte de l’Europe, c’est avant tout à la Russie que nous le devons… »

        C’est ainsi que la Russie envoie en France 40.000 hommes répartis entre 4 brigades dont deux vont combattre sur le front en France et les deux autres sur le front d’Orient, à Salonique.

         La 1ère Brigade Russe, composée de deux régiments, comprend tant des bataillons de réserve que des officiers et sous-officiers ayant déjà combattu sur le Front de l’Est. Elle est acheminée à travers la Sibérie, la Mandchourie vers Marseille ; les deux autres par le Nord (Arkhangelsk). En France, elles vont combattre sur le Front de Champagne.

       Par suite de la révolution russe en 1917, qui est suivie par un relâchement de la discipline parmi les soldats, les brigades sont dissoutes, mais fidèles à leur engagement, les éléments les plus dignes veulent continuer à servir la cause commune, ce qui permet de former une Légion Russe d’Honneur qui sera incorporée à la 1ére Division Marocaine et envoyée au front en mars 1918.

        Cette Légion se distingue dans tous les combats jusqu’à la victoire et participe ensuite à l’occupation du territoire allemand, dans le district de Frankehaut. Elle est citée deux fois à l’Ordre de l’Armée.

        Les pages glorieuses écrites sur notre sol par les volontaires russes et par les Brigades Spéciales, constituent des lettres de noblesse qui enseignent à ceux qui restent et à leurs enfants, le chemin d’un devoir auquel, nous en sommes certains, ils ne sauraient faillir. Le sang déjà versé par les leurs sur la terre de France, les sacrifices héroïques qu’ils consentirent pour l’idéal commun, sont autant d’assurances formelles de l’idéal commun.

Le Président de l’Association du Souvenir

 Du Corps Expéditionnaire Russe en France

 

                              Prince Serge OBOLENSKY

 

…page 123

 

…..Forte de ce soutien, la France songeait à une reconquête des provinces perdues et l’esprit de revanche allait dicter sa politique étrangère. Thiers disait : « Y penser toujours, n’en parler jamais ». C’est ainsi que ces décennies furent vécues comme une « avant-guerre » et non pas comme une période de paix. « L’élite française rêvait d’une alliance franco-russe, rêve en partie légitime, en partie revanchard, mais en tout cas réel. Chez les militaires, notamment, on rêvait des nombreuses divisions russes qui les aideraient à libérer l’Alsace et la Lorraine ».

...P.144 : Acta est fabula « La pièce est jouée »( Auguste sur son lit de mort).

Ainsi avons nous passé quelques années, en compagnie d’un destin hors du commun, homme de guerre, écrivain et diplomate en Russie, châtelain à Jaure. Le village a connu, dans sa longue histoire, des hommes et des femmes qui ont laissé leurs noms, liés à différents épisodes de la vie communale. D’autres, issus de familles nobles, ont été reconnus par la grande histoire en raison de leurs actions, souvent en dehors de leur fief.

            Mais n’est-il pas insolite, stupéfiant, qu’un étranger soit venu de si loin, d’un pays inconnu qui faisait peur tant le merveilleux des légendes alimente l’irrationnel et les craintes séculaires ? Et puis, il y avait les souvenirs : la défaite de l’Empereur dans les plaines glacées de Russie, les cosaques aux Champs Elysées… D’autres batailles, encore !

            Alors que tout semblait oublié, l’adversaire d’autrefois nouvel ami et allié lors d’une guerre sans merci, voici qu’une révolution suivie d’un régime qui ravivait les anciennes terreurs allaient nous séparer à nouveau. La mémoire collective devait y sombrer et ne restait de  Nikolaï Nikolaevitch Obroutcheff qu’un souvenir diffus pour les anciens du village même si les chroniqueurs locaux avaient, parfois, la tentation d’écrire et de répéter ce qui se racontait…

Pris d’amitié pour ce général, nous avons tenté de réactualiser son souvenir, en nous efforçant de remonter aux sources. Aller rechercher sa tombe, mutilée et abandonnée, à Saint Petersbourg était aussi une démarche purement romantique, soutenue par l’évocation  d’une « Russie insolite » de Vladimir Fédorovski » : « Quand vous marcherez sous le vent qui vous siffle au visage, ne manquez pas de méditer sur cette valse du destin dans ce décor majestueux si bien exprimé dans le poème de Lermontov  ( traduit par Alexandre Dumas ) :

                        Voyez vous ce blessé qui se tord sur la terre ?

                        Il va mourir ici près du bois solitaire,

Sans que sa souffrance en un seul cœur ait pitié,

Mais ce qui fait doublement saigner sa blessure,

Ce qui lui fait au cœur la plus âpre morsure,

 C’est qu’en se souvenant, il se sent oublié. »

 

 

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